Du 2 au 15 juillet
" Kid, the next time I say let's go some place like Bolivia, let's go some place like Bolivia!".
Paul Newman, in "Butch Cassidy and the Sundance Kid"
OK, Butch, on y va.
Et pour commencer, on se tape trois jours de 4x4 depuis le Chili et jusqu'à Uyuni, à travers les somptueux paysages du sud de la Bolivie.
Entre les différentes zones d'activités géothermiques (volcans, geysers...) et l'aridite des régions désertiques qu'on traverse, on se regale en admirant les nombreuses lagunes qui jalonnent la piste. La laguna Blanca, la laguna Verde, la laguna puante envahie de flamands roses et surtout, la laguna Colorada.
Le coucher de soleil sur cette dernière est sans doute, pour tous les trois, la plus belle chose qu'il nous ait jamais été donnée de contempler. Bruno y a d'ailleurs définitivement viré la carte, en prenant au moins 300 photos en une heure, lui qui en prend habituellement 20 en trois jours...
L'arbre de pierre est une formation étrange planté au milieu du désert, et qui évoque curieusement une peinture de Salvador Dali.
Et le désert de sel d'Uyuni est un lieu incroyable, où l'on se sent en dehors de la réalite. Contempler son immensité immaculée depuis la colline de l'Isla del Pescador est véritablement époustouflant.
Bon d'accord, pour accéder à tout ca, il faut se taper des nuits à -25 degrés dans des bicoques branlantes et non isolées, il faut bouffer dans des plats essuyés par le torchon qui sert également à essuyer les vitres de la voiture et il faut puer des pieds plus que de raison, mais franchement, ca en vaut vraiment la peine.
C'est donc passablement épuisés qu'on arrive à Uyuni, une ville sans grand intérêt, à part... son resto tenu par un français!!! Pina Colada (resurgence d'un lointain passé thaïlandais), pinard argentin (resurgence d'un plus proche passé) et steaks de lamas aux sauces poivre vert ou roquefort (resurgence de rien du tout, mais plat à s'en faire exploser la panse); Comme diraient les attardés de la Star Ac : Que du bonheur, cher!!
Tupiza est une petite ville poussièreuse, dans la région où Butch Cassidy et le Sundance Kid sont venus accomplir leur dernier méfait, avant d'être forcés de mettre fin à leurs jours par la milice du coin. Et les paysages, à l'instar de ceux tout proches du nord de l'Argentine, sentent bons le western walshien. La quebrada Palala, la porte du diable, le canon de l'inca, la vallée de los machos...
C'est finalement à pieds et à cheval qu'on découvre cette belle région encore sauvage. A tous les apprentis cow-boys : 7h sur un bourrin, c'est le meilleur moyen pour parcourir le coin, mais inutile d'imaginer s'asseoir sans douleur les deux jours qui suivent...
Le summum de la promenade restera quand même le Bruno lancé au grand galop, poursuivi par un chien particulièrement teigneux. Je laisse ceux qui le connaissent imaginer la scène...
Fatigués de la poussière, c'est dans une pension familiale incroyable qu'on pose nos sacs à dos à Sucre. Un loyer ridicule, un calme lunaire, une propreté impeccable, un délicieux petit déj, une famille adorable pour nous accueillir... Le paradis des voyageurs existe, et il se trouve à Sucre.
La ville, capitale constitutionnelle du pays, dégage une atmosphère très agréable et il fait bon y flâner et admirer l'architecture de style colonial.
L'endroit idéal pour se remettre des conditions de voyage passées, et à venir. Car effectivement, la propreté, ça va bien deux minutes, mais faut pas déconner, on est en Bolivie, et on veut du roots.
On repart donc, avec une guide, pour un trek de trois jours dans la Cordillera de las Frailes.
Les peintures rupestres d'Incamachay, le cratère de météorite de Maragua, les empreintes fossilisées de dinosaures, les paysages vertigineux à près de 4000m d'altitude, les petits villages de montagnards traversés, c'est beau, mais qu'est ce que c'est beau!
Mais qu'est ce que c'est roots, aussi. On l'a voulu, on l'a eu...
Première nuit dans une cabane, avec deux pauvres paillasses crasseuses et poussiéreuses à même le sol pour quatre, ça met dans l'ambiance... Conditions d'hygiène lors des préparations de repas à se tordre de rire...
Bien sûr, pas d'eau courante le deuxième soir : se laver, hahaha, c'est bon de rire parfois. Par contre, récolter l'eau dans le petit ruisselet où s'ébattent les poules et les cochons, c'est idéal pour faire cuire les pâtes du soir. Pour le lendemain, pas de problème pour le petit dej, vu que les rats ont tout bouffé durant la nuit, ça évite de manger en fermant les yeux. Par contre, 8 heures de marche à 3500m, sous le soleil et sans rien dans le ventre, ça fatigue quelque peu...
Les proprios de la pension à Sucre se sont bien demandés qui étaient ces trois zombies puants qui frappaient à leur porte.
Mais le gratin de Surubi (poisson) et de langoustine et le filet de poulet caramélisé et flambé au cognac de "La Salamandra" suffiront à nous remettre en forme. Malgré les conditions dans lesquelles il s'est déroule, ce trek était vraiment fabuleux.
Puisque les bonnes choses ont toujours une fin, il est temps désormais de quitter le sud du pays et de remonter vers La Paz, où l'ambiance doit être bien différente...
La séquence du spectateur : Vu que le cinéma commence à manquer quelque peu, et vu que le choix n'est pas immense en Bolivie, nous sommes donc allés voir "El fin de los tempios"- le dernier Shyamalan- avec Bruno. La phrase de ce dernier, dès le début du générique de fin, résume assez bien le film, je cite :
"Qu'est-ce-que c'est que cette merde!".
Et bien, ce n'est ni plus ni moins qu'un remake de la bouse la plus surestimée de l'histoire du cinéma, à savoir "Les Oiseaux".
Dans le Hitchcock, les oiseaux deviennent tout méchants, on sait pas trop pourquoi, mais on se doute que la nature est revancharde. Pis après, ils se calment un peu pour laisser passer les héros, mais attention, on tremble, car on sent qu'ils peuvent redevenir méchants très vite.
Dans le Shyamalamalan, les plantes deviennent tout méchantes, on sait pas trop pourquoi, mais on se doute que la nature est revancharde. Pis après, elles se calment un peu pour laisser passer les héros qui s'aiment vraiment trop fort, mais attention, on tremble, car on sent qu'elles peuvent redevenir méchantes très vite. Et d'ailleurs, O innovation géniale, elles redeviennent méchantes à la fin...
La seule différence entre ces deux merdes, c'est que le gros Hitch savait manier une caméra et s'entourer de collaborateurs compétents.
Notre pauvre Shyamalamalamalan, quant à lui, touche décidément le fond : aucune idée de mise en scène, aucune direction d'acteurs, d'ailleurs tous pathétiquement nuls, film qui part n'importe où (c'est quoi cette minable scène chez la-vieille-qui-fait-peur?)...
Vraiment, durant ce voyage, quelle pertinence dans les choix cinématographiques des Pellouss...